Tout a été inventé à Sumer, de l’Ecriture jusqu’au mythe du Déluge…

Située au sud de l'Irak actuel, Sumer est une région de l'antique Mésopotamie (Littéralement la “Terre entre deux fleuves”, que sont le Tigre et l’Euphrate). C’est dans les brillantes Cités Etats de cette partie du monde, il y a plus de cinq mille trois cents ans, qu’ont été jetées les fondations de notre monde moderne : les constructions monumentales (bien avant les Egyptiens), les échanges commerciaux, la roue, le premier grand panthéon divin, l’astronomie, la division sexagésimale du temps et du cercle (60 minutes dans une heure, 24 heures dans une journée, 360 degrés dans un cercle), la semaine de 7 jour, etc… et surtout l’écriture !

De simples signes gravés avec la pointe d'un roseau sur des tablettes d'argile humides qui sont ensuite séchées au soleil ou cuites au four. Ces signes sont en forme de coins d'où le qualificatif de cunéiforme donné à cette écriture. C’est grâce à cette invention révolutionnaire que l’on connait aujourd’hui le mode de vie de ces lointains ancêtres, mais également la légende épique du roi Gilgamesh, le plus ancien héros connu de l’histoire humaine. De récents travaux rapprochent l’épopée de Gilgamesh des douze travaux d’Hercule, la légende sumérienne étant quand même antérieure de près de deux millénaires à l’Empire romain.

Les plus anciens textes bibliques se construiront eux-mêmes deux mille ans après l’apparition de l’écriture, durant la déportation à Babylone des Hébreux, par copie des anciens mythes sumériens. La légende du Déluge est l’une de ces allégories fondatrices empruntées aux sagas sumériennes et en particulier à la plus célèbre d’entre elles, l’Épopée de Gilgamesh : on rencontre dans cette œuvre célèbre un certain Ziusudra, prince de la ville de Shuruppak, réputé avoir sauvé l’humanité du Déluge et dont les Hébreux se sont largement inspiré pour camper leur patriarche Noé.

Nombre des traditions de cette ancienne civilisation survivent indirectement au travers de nos coutumes actuelles. La tradition du Nouvel An est l’une d’elles. Cette fête a lieu à l’époque sumérienne au printemps (en avril), précédée par la cérémonie du Mariage sacré, au cours de laquelle un représentant du dieu-roi Dumuzi épousait charnellement la déesse de l’amour Inanna. Cette fête de la fertilité et de la renaissance de la nature était destinée à assurer de bonnes récoltes au cours du mois suivant, mais aussi santé et prospérité durant l'année à venir. Cette fête de la résurrection de la vie animale et végétale sera reprise ensuite par la quasi-totalité des traditions et des religions d’Europe et du Moyen Orient (les chrétiens, par exemple, feront coïncider le retour de leur prophète parmi les vivants avec toutes les vieilles fête de la résurrection alors en usage dans l’Ancien Monde).