La Lune etait 200 fois plus vaste dans le ciel et a contribue a l’emergence de la vie sur Terre

La Terre n’avait que quelques dizaines de millions d’années lorsqu’elle fut percutée par un planétoïde de la taille de Mars. Cet impact entraina l’éjection d’énormes quantités de matière dans l’espace, formant un anneau de débris qui se rassembla progressivement en une boule de magma géante. En refroidissant, celle-ci devint notre satellite, la Lune, aujourd’hui complètement refroidi (il y fait -175°C à l’ombre). Ce scénario explique la troublante similarité de composition qui existe entre la Lune et notre planète. De même, la nature très aléatoire d’un impact géant explique pourquoi la Terre est la seule planète interne du système solaire à posséder un satellite de si grande taille.
Un scénario plus récent, et peut-être plus compatible avec les contraintes de composition chimique et de moment cinétique de notre satellite, avance que la formation de la lune ne résulterait pas d’un impact géant mais de plusieurs impacts successifs, et que les différents anneaux de débris se seraient ensuite agrégés en une seule boule de magma. Mais cela ne change rien aux grandes lignes de l’explication.
Au moment de sa formation, la lune était dix neufs fois plus proche de la Terre qu’elle ne l’est aujourd’hui et paraissait 200 fois plus grosse dans le ciel. Les marées terrestres qui déforment la surface des océans et, dans une moindre mesure, la croûte terrestre, ralentissent progressivement la rotation de la Terre. Cette énergie perdue est gagnée par la Lune et celle-ci s’éloigne progressivement de nous à la vitesse moyenne de 4 centimètres par an. Le phénomène est comparable à celui d’une patineuse sur glace qui ralentit sa rotation en éloignant les bras de son corps.
Mais le jour où la Lune commença à tourner autour de la Terre, il se passa autre chose qu’un nouveau joli spectacle dans le ciel nocturne, avec la succession de toutes les phases lunaires. Ce fut, sur Terre, l’apparition des marées.
Les marées étaient d’autant plus fortes à l’époque que la Lune était beaucoup plus proche de la Terre. Grâce à la Lune apparurent donc des zones spéciales, comme aujourd’hui la baie du Mont Saint-Michel, qui étaient tantôt recouvertes d’eau et tantôt découvertes. L’eau salée pouvait s’y répandre, se retirer, s’évaporer ou se concentrer.
Or, il s’avère que cet environnement intermédiaire, très salé, ni trop sec ni trop mouillé, est idéal pour la formation des composés chimiques précurseurs de la vie : les acides nucléiques, qui entrent dans la composition de l’ADN.
Sur la terre sèche, ils ont tendance a être détruits par les ultra-violets, qui brisent les liaisons chimiques. Dans les océans leur probabilité d’apparition est infinitésimale.
Le phénomène des marées est donc probablement le catalyseur indispensable qui a permis aux formes les plus primitives de la vie d’apparaître. C’est aussi dans ces zones que de nombreuses espèces vivantes se sont ensuite développées, conservant dans leur biologie cette notion de cycle lié à la Lune.