Tome 5, Brann
Extraits
— La méthode que nous utilisons pour explorer le surmonde est de bloquer la vibration de l’enveloppe charnelle et de laisser le voyageur glisser hors du monde des vivants, expliqua le Trépamage. Mais pas totalement. Il convient de maintenir une très légère vibration, une sorte de cordon ombilical, capable de s’étirer à l’infini mais indispensable pour ramener le sujet dans le monde des vivants […] Souhaitez-vous contempler l’intérieur de l’Autel des Mortalités ?
— Avec p-p-plaisir ! s’exclama Bouzin.
— Alors aidez-moi à me relever, je vous prie.
Thomas et Bouzin s’exécutèrent et le vieillard se rétablit péniblement sur ses jambes tremblantes. Il claudiqua en direction de l’une des fentes ouvertes à travers le dôme de bois.
— Approchez vos visages de l’un des interstices. Il s’agit de meurtrières télescopiques. Elles prolongent votre regard où que vous souhaitiez regarder…
Un silence lourd retomba à l’intérieur du véhicule, troublé seulement par le staccato de la pluie et le ronronnement des balais d’essuie-glaces.
— Je crois qu’on arrive ! annonça finalement Pierre Andremi. J’ai aperçu un château à travers les arbres.
Les draperies de pluie laissèrent soudain apercevoir une forteresse ramassée au sommet d’un éperon rocheux. En arrière-plan, les lourds nuages de pluie se heurtaient à des monts déchiquetés, alignant pics contre pics.
— Il est sacrément imposant, souffla Duinhaïn.
— Fichtrement inquiét-t-tant, t-tu veux dire, compléta Bouzin en rajustant son monocle.
Un flot d’adrénaline traversa le corps de Thomas, comme s’il avait aperçu Dracula ou le Dénommeur juché au sommet de la plus haute tour. Des images du livre de Bram Stoker semblant surgir du brouillard assaillaient son esprit. « La Frontière m’attend là-haut », songea-t-il avec un frisson incontrôlable. Oui, mais quoi d’autre également ?
Les fourmis galopaient à une vitesse inhumaine sur leurs six pattes segmentées, ventre collé au sol, antennes plaquées en arrière, comme si de leur célérité dépendait la survie de l’espèce. […] Un cliquetis terrifiant de mandibules et de pattes heurtant le sol montait du flot grouillant, en même temps que l’odeur piquante de l’acide de combat que chaque animal charriait dans ses entrailles.
— Quelle cauchemar, laissa échapper Tenna.
— Même si on réussit à passer à l’aller, ce n’est pas dit que l’on parviendra à retraverser au retour, grinça Ela.
— Il faudra bien, pourtant, dit sombrement Thomas.
L’intrigue
Thomas ne se pardonne pas d’avoir été absent lors de la disparition d’Honorine. Pourtant, il doit s’arracher d’urgence à ses regrets, pressé de toutes parts par les évènements : dans son monde, où les membres du Projet Atlas ressurgissent et lui livrent enfin leurs véritables desseins, à Anaclasis où les Animavilles rentrent en guerre aux côtés de la coalition, dans ses rêves, enfin, où son jumeau lui propose un odieux marché.
L’adolescent prend sur lui et plonge à corps perdu dans la quête de la quatrième des six Frontière, quelque part dans une région correspondant à la Roumanie. Il va se retrouver sur la piste d’une mystérieuse coupe de Résurrection, détenue dans l’inquiétant Temple des Mortalités de Brann, puis au château fort de Bran en Transylvanie, où vécut le tristement célèbre comte Dracula…
La Frontière se présentant sous une forme inhabituelle, Thomas et ses amis devront réduire leur taille à celles d’insectes pour pouvoir l’approcher. Parallèlement, on suit également les pérégrinations de Pierric et de Ki, la jeune reine d’Arcaba héritière de l’ancien Nommeur Léo Artéan, sur Anaclasis. On découvrira en outre le peuple des Djehals, les hommes bleus chassé par le Dénommeur de Ténébreuse, leur île d’origine.
De nouveaux personnages font leur apparition, amis et ennemis. Thomas s’aguerrit face aux événements mais il lui faudra beaucoup de courage pour mener à bien cette nouvelle mission. Heureusement, ses fidèles amis lui montrent un soutien sans faille : Pierrick, ami de toujours ; Dune Bard, sa tante magicienne ; et surtout la pétillante Ela, qui partage les aventures de Thomas depuis le premier jour.
L’avis de l’éditeur
Un nouveau tome toujours plus dynamique et passionnant qui promet de belles émotions, entre la peur, le suspense, l’amour et les larmes. Eric Tasset confirme son talent avec ce cinquième volume qui nous entraîne dans un véritable tourbillon d’aventures fantastiques.
L’avis des lecteurs
"Un tome bien rythmé et riche en rebondissements dans lequel le lecteur trouvera de véritables explications. Un chouette roman qui se laisse lire sans discontinuer tant le lecteur a envie de connaître la suite des évènements... Vivement le prochain tome !" (Libbylit, août 2011)
"Je vous écris pour vous dire combien ce tome 5 est un chef d’œuvre ! Je suis époustouflée par la montagne d’informations qu’il contient, et encore et toujours par votre imagination ! J’ai mis du temps à m’en remettre après la lecture, comme d’habitude… " (H. de la Côte-Saint-André)
"Le cinquième tome d'une aventure fantastique." (Télépro, juin 2011)
« Bonjour monsieur Tasset,
J'en suis au tome 5 de Thomas Passe-Mondes et je trouve que l'histoire est de plus en plus intéressante ( et c'est pas rien car c'était déjà génial au début).
À bientôt, »
(un internaute)
Le saviez-vous ?
L’apparition cataclysmique de la Mer Noire, racontée par Numéro Cinq, est parfaitement exacte.
A la fin de la dernière ère glaciaire, il y a environ dix mille ans, la Mer Noire n’existait pas encore. A sa place se trouvait un très grand lac d’eau douce entouré de plaines fertiles arrosées par le Danube et quelques autres fleuves. C’est sur les rives de ce lac, que s’étaient développées les premières civilisations humaines. Tandis que les glaciers des pôles fondaient, le niveau global des océans remonta inexorablement sur toute la planète. Mais pas celui du lac, qui se trouvait séparé dela Mer Méditerranée par un barrage naturel, à l’endroit actuel du Bosphore. Il y a 7500 ans, la future Mer Noire se trouvait150 mètres plus bas que le niveau dela Méditerranée, lorsqu’un séisme ébranla le barrage naturel qui séparait le lac de la mer. Celui-ci céda, créant le détroit des Dardanelles ainsi qu’une cataracte gigantesque, quatre cents fois plus puissante que celle du Niagara. L’eau progressa dans les terres, à raison de deux kilomètres par jours, forçant les populations à fuir. En quelques semaines, le niveau monta de120 mètres, tuant tous les poissons du lac et jetant dans l’exode des milliers de réfugiés. Les exilés éperdus s’enfuirent soit vers l’ouest le long de la vallée du Danube, soit vers l’est au pied du Caucase. D’autres traversèrent les montagnes du Taurus au sud et trouvèrent le salut au-delà, dans les plaines de Mésopotamie. Tous emportaient avec eux deux choses primordiales : leur langue, l’indo-européen, et le souvenir d’un terrible Déluge qui devint rapidement un mythe fondateur. Mythe qui a été transmis oralement durant une centaine de générations avant d’être un jour gravé dans l’argile par les Sumériens, puis repris quarante générations plus tard par les Hébreux pour être adapté dans la Bible...